Avec la crise sanitaire, l’hôpital psychiatrique de Jury a été rudement éprouvé, devant faire face à sept clusters en quelques semaines à peine. La vétusté du site y est pour beaucoup. L’équipe de direction attend la reconstruction avec impatience, l’espère pour 2025.

l equipe de direction de jury travaille sur le programme technique detaille du futur hopital photo rl gilles wirtz 1616436560 71f9d
L’équipe de direction de Jury travaille sur le programme technique détaillé du futur hôpital. Photo RL /Gilles WIRTZ
La bonne nouvelle, c’est que la situation sanitaire de l’hôpital de Jury s’améliore. « Nous n’avons plus de cas de Covid chez nos patients et parmi le personnel. Et depuis la semaine dernière, nous avons commencé la vaccination des patients de longue durée », se satisfait Olivier Astier, le directeur.
« Pour autant, l’unité d’hospitalisation complète de Tivoli n’ouvrira pas avant fin septembre. Seule demeure ouverte l’hospitalisation de jour de huit places. » Il a fallu rapatrier le personnel pour assurer les remplacements.
Manque de personnel
Le centre hospitalier de Jury ne fait pas exception et le manque d’infirmiers comme de médecins est criant. Les perspectives n’augurent rien de bon. « Nous avons besoin de quarante psychiatres, il en manquera dix d’ici la fin du premier semestre. Nous perdrons la moitié des effectifs dans les cinq prochaines années. Avec un phénomène nouveau, les vacances qui ne touchaient que la psychiatrie adulte impactent à présent les urgences et la pédopsychiatrie. »
Les postes infirmiers ne sont pas mieux lotis. « Il nous en manque quinze actuellement, près de quarante d’ici la fin de l’année. »
Un site archaïque
Comment attirer les soignants dans un établissement qui ne paie pas de mine ? Le site, inauguré en 1972, est désuet. Les chambres de trois lits ne mesurent que 9 mètres carrés, les salles d’eau ont été plus qu’éprouvées et portent les stigmates de l’abandon. Difficile de parler de dignité de l’accueil, délicat pour les soignants de travailler dans des conditions dignes de ce nom.
Le site qui présente des constructions pavillonnaires et labyrinthiques devait être réhabilité en 2009. Depuis, les directions attendent le feu vert des autorités. La reconstruction de l’hôpital est dans les tuyaux. « Nous sommes très confiants », insiste Olivier Astier, qui projette le début des travaux pour 2022. En attendant, les investissements de remise au propre des salles de bains, des lits, des chambres se multiplient.

sdb 743da
Dans certains pavillons, les salles d’eau sont communes et insalubres. Photo RL /Gilles WIRTZ
Jouer la carte de l’attractivité
Comme tous les autres hôpitaux, le centre hospitalier joue la carte de l’attractivité pour attirer du personnel en psychiatrie. Les stagiaires sont choyés. « Nous leur assurons des parcours complets du patient dans toutes les unités, nous assurons des formations sur la gestion de l’agressivité », assure Philippe Kratz, directeur adjoint.
La grande nouveauté, c’est la création d’une bourse de 1 000 € par mois pour les élèves infirmiers de troisième année, assorti d’un contrat de prérecrutement. « Ce qui les oblige à rester deux ans dans notre établissement. »
Au-delà de la vétusté des locaux, l’hôpital souffre de l’abandon des soignants. « On pourra faire le plus bel hôpital, si on n’a pas le personnel, on ne peut rien faire », confie le directeur.
Le début des travaux est espéré en 2022
Près d’une quinzaine de pavillons seront démolis pour reconstruire le nouvel hôpital. Photo RL /Gilles WIRTZ
Aujourd’hui, le site de l’hôpital de Jury se présente comme un village de vacances des années 1970. Cinquante-six pavillons sont disséminés sur près de 60 hectares de terrain. Les uns de plain-pied, les autres sur des demi-niveaux qui ne facilitent ni la prise en charge des patients ni les soins.
S’ajoutent encore des chambres de neuf mètres carrés, qu’elles accueillent un ou trois patients. « Dans certains bâtiments, il faut traverser des sanitaires pour rejoindre des unités », explique le directeur Olivier Astier.
Reconstruction
« On reconstruit tout », annonce Olivier Astier. Un hôpital qui accueillera 156 lits. « Quatre unités de psychiatrie générale adulte de trente lits chacune, une unité de soins autistes adultes et apparentés de dix-huit lits et une unité de préparation à l’intégration et maintien au médico-social (PIMMS) de dix-huit lits. »
Le nouveau bâtiment accueillera également l’atelier thérapeutique, la cafétéria pour les patients et les visiteurs et les bureaux des professionnels de soins. Seront maintenus le garage, la cuisine et la cantine. A priori, une quinzaine de pavillons seront rasés.
Un programme technique détaillé
Actuellement, l’équipe de direction, le personnel et les patients travaillent sur le programme technique détaille (PDT). Soit le cahier des charges des besoins de la nouvelle structure qui servira de base à la réflexion des architectes. Les directives priorisent les chambres seules, la réduction drastique des chambres d’isolement et la création d’un espace Snozelen, sorte de chambre d’apaisement.


Début des travaux en 2022
self 3eecb
L’échéancier prévoit la validation du PTD en septembre 2021. « Il y aura ensuite un concours d’architecte (6 mois), après sélection, on compte 12 mois d’études. On peut espérer le début des travaux pour 2022, qui devraient durer près de 27 mois », avance Olivier Astier.
Si tout va bien, l’inauguration du nouvel hôpital serait programmée pour 2025. Sans entrer dans le détail, le directeur avance un montant des travaux de 40 à 50 millions d’euros.
Joomla Template - by Joomlage.com