La situation est catastrophique au Centre hospitalier de Jury, qui enregistre, en quelques semaines, son sixième cluster. Près de 114 soignants, touchés par le Covid, sont en arrêt de travail, et les congés ont été supprimés. « Une situation impossible », déplore Christophe Schmitt, président de la Commission médicale d’établissement.
« Nous sommes face à une situation impossible », assure Christophe Schmitt, le président de la Commission médicale d’établissement (CME) du Centre hospitalier de Jury. « Le premier cluster a démarré au mois de décembre. Puis nous avons eu une très courte période de répit, et depuis le mois de janvier, nous en sommes au moins au sixième. »
Après la Maison d’accueil spécialisée (MAS) infectée la semaine dernière, cette fois, c’est l’unité des soins psychiatriques à la demande d’un tiers qui est touchée. « Dans cette unité qui compte vingt et un lits, dix patients ont été testés dimanche, neuf sont positifs, indique Martine Michel, de la CFDT. Mais aussi deux cadres et un médecin ».
Un appel au secours
De son côté, Christophe Schmitt avoue sa colère : « Je regrette les retards à la prise de décision. Quand on a demandé des vaccins, l’ARS (Agence régionale de santé) ne voulait pas. » Pourtant, l’ensemble du personnel de Jury décrit une situation « sensible » en psychiatrie. « On sait qu’il est difficile de demander aux personnes de respecter les gestes barrières et de porter les masques, surtout en période de crise. »
Au profil des patients accueillis s’ajoute la vétusté des locaux. « Jury est un établissement qui ne peut plus accueillir les patients dans les normes qui devraient prévaloir au XXIe siècle. Ce n’est un mystère pour personne que l’établissement est vétuste », rappelle le président de la CME. « Nous avons des chambres à deux, voire à trois lits, ajoute Olivier Astier. Avec des toilettes et des salles de bains à partager ».
« On a restreint les autorisations de sorties et les visites, ajoute Christophe Schmitt. Vous vous rendez compte de ce que ça signifie pour les patients ? L’enfermement dans l’enfermement, ce qui provoque en plus des tensions ».
Le personnel soignant lance un appel au secours. Olivier Astier explique qu’il peut transférer des patients à Lorquin. Mais tous parlent d’une même voix et espèrent que la situation précaire du Centre hospitalier de Jury, mise en exergue par cette pandémie, va trouver rapidement des réponses.